mercredi 15 février 2023

“Nous allons franchir une nouvelle étape”

 Extrait de l’hebdo n°3861

Avant la cinquième journée de manifestations, la CFDT hausse le ton en exigeant du gouvernement qu’il réponde à ce mouvement d’une ampleur inédite. L’intersyndicale appelle d’ailleurs à mettre la France à l’arrêt le 7 mars – une expression assumée par Laurent Berger, qui parle d’une nouvelle étape de la mobilisation.

Par Jérôme Citron et Téo Mollet— Publié le 14/02/2023 à 14h00


© Stéphane Lagoutte/Challenges-RÉA

Déjà quatre mobilisations. Nous sommes à l’avant-veille de la cinquième, prévue le 16 février. Que peut-on encore dire aux salariés ?

Il faut leur dire que l’histoire n’est pas écrite. C’est un combat difficile. On le savait quand on s’est lancé. Une majorité de Français sont à présent persuadés, comme nous le martelons depuis le début de la mobilisation, que le report de l’âge légal à 64 ans est une mesure injuste qui frappe surtout les travailleurs intermédiaires et modestes. Le risque, c’est que ces mêmes personnes estiment que la réforme va passer quand même. Il faut les convaincre de continuer à se battre, que rien n’est joué.

Les premières mobilisations ont été exceptionnelles. On ne pensait pas forcément, au début du mouvement, avoir la capacité de mettre autant de salariés dans les rues avec les problèmes de pouvoir d’achat que nous connaissons, avec la fatigue perceptible de la société. Le 16 février, et surtout le 7 mars, nous allons franchir une nouvelle étape. Les militants CFDT doivent poursuivre ce travail de conviction auprès de leurs collègues. C’est leur investissement qui explique que nous avons, pour l’instant, gagné la bataille de la rue comme celle de l’opinion.

Le 16 février, les leaders syndicaux iront tous manifester à Albi. Pourquoi ce choix ?

Outre qu’Albi [Tarn/Occitanie] se situe dans une région qui ne sera pas en vacances dans la période, nous souhaitions braquer le projecteur sur l’un des traits marquants de ce mouvement social : l’énorme participation dans les petites et moyennes villes françaises. C’est un phénomène inédit. Il y a une France du travail qui veut affirmer qu’elle existe, qu’il n’y a pas que les métropoles qui comptent. C’est un phénomène que l’on avait déjà vu avec les gilets jaunes. Il y a une demande de respect, de reconnaissance. C’est une France qui a le sentiment d’être un peu abandonnée. On mesure dans ces territoires le recul des services publics, les difficultés d’accès à la santé, les problèmes de conditions de travail dans les petites entreprises…

Lire la suite sur syndicalismehebdo.fr