mercredi 2 novembre 2022

LA CFDT CADRES À L’ÉCOUTE DES CADRES DE LA FONCTION PUBLIQUE : ENTRE ENGAGEMENT ET ATTENTE DE RECONNAISSANCE

 

par Laurent Dumanche, secrétaire national CFDT Cadres

Dans un contexte de forte transformation (réforme de la fonction publique, de la haute fonction publique, des organisations de travail, des grilles indiciaires, …) et de crise sanitaire liée à la COVID 19, la CFDT Cadres a souhaité donner la parole aux cadres de la fonction publique.

Durant le mois de novembre 2021 et sous l’égide de l’institut Kantar Public, une enquête qualitative auprès d’un panel de cadres des trois versants de la fonction publique a été réalisée.

La CFDT Cadres a ainsi pu mesurer leur perception du service public et de l’action publique, l’impact des réformes et de la crise sanitaire sur leur organisation de travail, sur leur situation professionnelle et leur vision de l’avenir.

Le colloque du 14 janvier 2022 intitulé « cadres du public, cadres du privé : Enjeux, défis et nouvelles formes du travail ? » organisé à Paris par la CFDT Cadres à la suite de son congrès a permis une première restitution de cette enquête et mis en lumière les attentes professionnelles des cadres de la fonction publique. (Voir et écouter le colloque du vendredi 14 janvier 2022)

UN STATUT « CADRE » MULTIFORME

Cette enquête a confirmé l’hétérogénéité de la notion du statut de cadre au sein de la fonction publique. Au-delà des spécificités liées à chacun des trois versants de la fonction publique (Etat, Territoriale, Hospitalière), le statut, l’emploi, les missions, les fonctions brossent le portrait d’un cadre protéiforme. Titulaire, contractuel, manager, non manager, cadre dirigeant, cadre expert, chargé de mission et autres profils, LE cadre de la fonction publique a un panel de réalités professionnelles très large mais se retrouve sous des traits communs qui donne sens à cette qualification de cadre.

La CFDT Cadres reste à l’écoute de l’ensemble des cadres de la fonction publique pour les accompagner et faire réseau.

 

DES VALEURS PARTAGÉES ET UN ENGAGEMENT FORT POUR LE SERVICE PUBLIC

Malgré des conditions de travail souvent difficiles (l’enquête confirme notamment la grande détresse des cadres hospitaliers), les cadres de la fonction publique restent très attachés aux valeurs du service public.

Ils expriment leur fort attachement à servir l’intérêt général et l’action publique, ciment de notre démocratie sociale. Leur mission d’intérêt général est pour eux la raison d’être de leur motivation dans un contexte de réformes et de réorganisations permanentes dont ils ne comprennent pas toujours le sens et conduit souvent à une dégradation de leurs conditions de travail.

Qu’ils soient titulaires, contractuels, jeunes ou plus avancés dans la vie active, les cadres sont attachés à rendre un service public de qualité, vecteur de cohésion social, même s’ils regrettent l’image fortement dégradée du service public véhiculée au sein de la société. 

La CFDT Cadres continuera, par ses publications et ses actions, à réaffirmer toute l’utilité sociale des missions de service public, le rôle essentiel des agents et cadres publics tout en favorisant de meilleures conditions de vie au travail. (A lire le dossier thématique de la revue cadres : « Promouvoir le service public » Revue Cadres (larevuecadres.fr)).

 

UNE IMAGE DÉGRADÉE DU SERVICE PUBLIC ET UN MANQUE CRIANT DE RECONNAISSANCE

Les cadres de la fonction publique regrettent l’image fortement dégradée du service public qui est diffusée dans les médias et par la classe politique. Ils regrettent que le service public soit présenté comme un coût excessif alors que les agents sont pleinement engagés dans leurs missions favorisant un lien social indispensable, comme a pu le révéler la période de crise sanitaire que nous vivons.

Les cadres de la fonction publique, fervents acteurs de la modernisation des services publics, sont en attente d’une réelle reconnaissance d’utilité sociale de leur métier vécu comme un engagement au service des populations.
Cette reconnaissance est souhaitée à travers une aspiration à de meilleures conditions de travail avec une réaffectation, au sein des organisations de travail, des moyens dégagés par la modernisation des méthodes de travail dont les cadres reconnaissent le bien fondé et la nécessité.

Pour la CFDT cadres, il s’agit de répondre aux attentes des cadres de la fonction publique par une revalorisation de leur métier, de leur statut, de leur rémunération tout en garantissant de meilleurs déroulements de carrière et un accès renforcé à la formation professionnelle tant pour les cadres contractuels que titulaires.

 

DES ATTENTES COMMUNES

Malgré la multiplicité des métiers et situations de travail des cadres de la fonction publique, des attentes communes ont pu être exprimées lors de cette enquête qui porte la parole des cadres.

Il s’agit de donner aux cadres de la fonction publique les moyens nécessaires à la bonne réalisation de leur mission de service public, de reconnaitre leur engagement pour un service public de qualité, de favoriser les carrières publiques et la mobilité tant des agents contractuels que titulaires, d’agir pour de meilleures conditions de travail, pour un management participatif, à l’écoute et respectueux de chacun, et de revaloriser les salaires pour une fonction publique attractive, capable de fidéliser ses talents.

Enfin, les cadres auditionnés reconnaissent l’importance des syndicats notamment à travers une présence active sur le terrain et un soutien pour la résolution des cas individuels au sein des établissements et administrations. Ils les qualifient d’acteurs qui s’investissent et cherchent à se faire entendre dans les négociations en cas de réformes, qui obtiennent parfois des résultats (exemple de créations de postes dans certains hôpitaux, présence au Ségur). 
Bien que pour eux les syndicats demeurent les seuls acteurs identifiés pour porter la voix des salariés de la fonction publique, les cadres expriment quelques attentes pour lesquelles la CFDT Cadres est déjà en action pour : 

  • Une offre nouvelle de service, moins cloisonnée permettant une plus grande représentativité ;
  • Une approche plus constructive promouvant de meilleures conditions de travail pour tous (contractuels, titulaires) tout en accompagnant les changements et en contribuant à construire un nouveau collectif entre titulaires et contractuels ;
  • Plus de dialogue et de concertation avec les agents et les employeurs favorisant la négociation collective. 

SUR TOUS CES SUJETS, LA CFDT CADRES EST À VOS CÔTÉS POUR, ENSEMBLE, FAIRE BOUGER LES LIGNES. REJOIGNEZ LA CFDT POUR S’ENGAGER POUR CHACUN ET AGIR POUR TOUS !

jeudi 27 octobre 2022

RÉFORME DES RETRAITES - TRACT "65 ANS, C'EST NON !"

 Publié le 19/10/2022 (mis à jour le 20/10/2022)

Après avoir fait planer le doute sur l’introduction d’une mesure d’âge dans le Projet de loi de financement de la sécurité sociale, c’est finalement le choix d’une concertation qui a été fait. Tout en affirmant son opposition aux 65 ans, la CFDT s’engage avec détermination dans cette concertation qui devrait aboutir à un projet de loi début 2023.

Construire un système de retraites plus juste, équilibré financièrement, sans toucher à l’âge légal de départ en retraite c’est possible ! C’est ce à quoi s’engage la CFDT.

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lundi 24 octobre 2022

NOTRE PROFESSION DE FOI CST (Comité Social Territorial)

 Le Comité Social Territorial, la nouvelle instance :

La loi n° 2019-828 du 6 août 2019 de transformation de la fonction publique (article 4) a créé une nouvelle instance, dénommée Comité Social Territorial (CST), née de la fusion des actuels comités techniques (CT) et des comités d'hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT) ainsi qu’une formation spécialisée en matière de santé, de sécurité et de conditions de travail au sein de cette même instance. Le CST sera consulté sur les projets relatifs au fonctionnement et à l'organisation des services, les projets de lignes directrices de gestion relatives à la stratégie pluriannuelle de pilotage des ressources humaines et à la promotion et à la valorisation des parcours professionnels, le projet de plan d'action relatif à l'égalité professionnelle entre les hommes et les femmes, les orientations stratégiques en matière d'action sociale ainsi qu'aux aides à la protection sociale complémentaire, les plans de formations, les règles relatives au temps de travail et au compte épargne-temps des agents publics territoriaux… Le nombre de sièges obtenus par la CFDT au CST fixera le nombre de militants qui s’investiront à la formation spécialisée (F3SCT) ! Pour la CFDT, le devenir du dialogue social est déterminant pour tous les agents ! Plus vous serez nombreux à voter, mieux vous serez représentés !

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ELECTIONS PROFESSIONNELLES du 1er au 8 décembre 2022 au CD 91

Entre le 1er et le 8 décembre prochains, vous aurez l’occasion d’élire celles et ceux qui vous représenteront. Vérifiez que vous êtes bien inscrits sur les listes électorales !



Tous les 4 ans, vous êtes amenés à voter pour élire les représentants du personnel qui siègent aux côtés de l’administration à la commission administrative paritaire (CAP), à la commission consultative paritaire (CCP) et au comité social territorial (CST), ex comité technique paritaire (CTP).

Ces instances de dialogue social se réunissent tout au long de l’année, pour examiner des questions qui vous concernent, collectivement ou individuellement. Entre le 1er et le 8 décembre prochains, vous aurez l’occasion d’élire celles et ceux qui vous représenteront.

​Comment voter ?

 Du 1er au 8 décembre, le vote sera exclusivement électronique. Il pourra se faire grâce à un ordinateur, une tablette, un smartphone personnel ou professionnel. 

​Vous recevrez sur votre mail professionnel un lien de connexion et un identifiant. 

 Les agents des collèges, les assistants familiaux, les agents en congé maternité, parental ou maladie recevront par courrier au domicile le lien de connexion et l’identifiant.

vendredi 30 septembre 2022

Cfdt : l’adhésion découverte, 2 mois pour faire connaissance

 

Cfdt : l’adhésion découverte, 2 mois pour faire connaissance

L’Adhésion découverte vous permet, du 27 septembre au 31 octobre 2021, de bénéficier pendant 2 mois des services et avantages des adhérents de la CFDT : votre première cotisation ne sera prélevée qu’en décembre. Pendant cette période vous serez accompagné par nos militants et aurez accès à tous nos services. Ce temps vous est offert pour découvrir notre organisation et faire connaissance

 

L’Adhésion découverte CFDT : c’est pour qui ?

L’Adhésion découverte est ouverte à tous les travailleurs ou demandeurs d’emploi. Depuis le début de la pandémie, nous vivons une situation sanitaire, économique et sociale inédite. Vous avez des questions et des inquiétudes, sur le plan professionnel ou dans votre vie privée ? Vous ressentez le besoin d’être éclairé pour comprendre le contexte actuel ?

Grâce à notre offre très large, nos réseaux locaux et professionnels, la CFDT a la capacité de vous répondre et de vous accompagner !

L’Adhésion découverte, les services :

Réponses à la Carte : le service d’accueil téléphonique

Ce service d’accueil téléphonique est réservé aux adhérents CFDT. Vous pourrez poser toutes vos questions liées au travail, à la vie professionnelle ou personnelle. Avec Réponses à la Carte, il y a toujours quelqu’un qui vous écoute, qui vous répond, qui vous oriente. Vous obtiendrez votre réponse immédiatement, ou serez orientés vers nos réseaux de militants de proximité qui pourront vous éclairer,ou vous accompagner dans vos démarches. Le service Réponses à la Carte est également accessible en ligne.

L’actualité professionnelle qui vous concerne directement dans votre boite mail

Si vous l’acceptez, vous recevrez directement par mail l’actualité sociale, professionnelle et juridique pour ne manquer aucune information qui vous concerne.

L’accès à nos espaces numériques

Notre site internet vous donne accès à de très nombreuses informations d’actualité sur tous les sujets

du travail (Covid, plan de relance, réforme de l’assurance chômage, vos droits, etc) ainsi qu’à des vidéos et des documents téléchargeables. Il vous donne accès également à votre espace adhérent sur lequel vous pourrez retrouver toutes vos informations personnelles, celle de votre champ professionnel et de votre région, l’accès à nos publications ainsi qu’à nos espaces d’échanges pour interagir en direct avec des militants et militantes CFDT.

 

 

Au bout de 2 mois : qu’est ce qui se passe ?

Vous souhaitez continuer à adhérer à la CFDT : vous n’avez rien à faire. Bienvenue à la CFDT !

Votre adhésion est officielle et à ce moment, vous pouvez bénéficier en plus d’un accompagnement juridique. Vous avez changé d’avis ? C’est très simple, vous n’avez aucune obligation, vous résiliez votre adhésion en ligne via le formulaire de contact de votre espace adhérent

Venez tester la Cfdt !


Bulletin d’adhésion

 

 


vendredi 23 septembre 2022

Le SEGUR s'invite au rendez-vous Bilatéral entre la section CFDT CD 91et le Directeur Général des Services !

 La CFDT salue l’invitation des organisations syndicales au Séminaire des Cadres du 22 septembre 2022, qu’elle sollicitait depuis l’arrivée de la nouvelle Direction Générale.

Nous avons été entendus et respectés.

Par ailleurs, le Bureau de la CFDT CD 91 a eu aujourd’hui son rendez-vous de rentrée bilatéral (CFDT/DGS) avec Monsieur Bertrand Langlet, Directeur Général des Services, comme l’ensemble des organisations syndicales du Conseil Départemental depuis la rentrée de septembre 2022 !

La CFDT avait prévu d’aborder plusieurs sujets importants, dont celui de l’application de la revalorisation de la mesure du Ségur étendue à la Fonction Publique Territoriale.

Et comme vous nous l’aviez demandé très régulièrement, depuis la sortie du Décret N°2022-728 du 28 avril 2022 traitant de la prime Ségur pour les différents personnels concernés (Prime de 183€/mois), nous avons négocié l’ouverture d’un chantier de travail avec l’Administration sur le sujet.

La Direction Générale entend la demande, et devrait rapidement planifier un calendrier de travail et d’échanges portant sur ce thème, concernant ses périmètres, sur les personnes éligibles et sur les modalités d’octroi.

Pour mémoire, la CFDT est signataire de l’Accord du Ségur de la Santé du 13 juillet 2020.

Celui-ci a permis d’instaurer un CTI (Complément de Traitement Indiciaire) dans la Fonction Publique Hospitalière ; la Section CFDT a naturellement demandé que des transpositions identiques puissent se mettent en place dans notre Collectivité !

Loin de se dérober, l’Administration et le Président du Conseil Départemental devraient pouvoir s’engager dans cette démarche sollicitée par la CFDT CD 91 !

A l’issue, une délibération de l’Assemblée Départementale devra être votée ; dont la rétroactivité au mois d’avril 2022 devrait être effective !

Nous nous tenons à disposition des agents du CD pour tout échange sur le sujet du Ségur. Nous ne doutons pas que l’administration générale fera le nécessaire pour communiquer.

lisez le tract fédéral de la CFDT Interco



mercredi 21 septembre 2022

Les contractuels dans la Fonction Publique : VRAI/FAUX

 Publié le 

Introduction

Contrat subi ou choisi, CDD, CDI, contrat de projet, vous êtes toutes et tous des agents publics, et la CFDT revendique que vous soyez considérés à part entière comme des membres des collectifs de travail, sans distinction de situation.

Les dernières lois concernant la Fonction publique ouvrent plus largement le recrutement d’agent·es contractuel·les, que ce soit dans la Fonction publique de l’État, territoriale ou hospitalière.

La CFDT est attachée au statut, et, à ce titre, revendique que les emplois permanents continuent d’être occupés par des titulaires. Mais, nous le disons et l’assumons depuis l’instauration des lois statutaires au début des années 1980, les contractuels ne doivent pas faire les frais de nos désaccords avec les employeurs !

Nous nous battons pour des droits individuels et collectifs renforcés, des rémunérations alignées sur celles des titulaires à responsabilités équivalentes, des parcours professionnels valorisants et sécurisés.
Et pour celles et ceux qui le souhaitent, la CFDT se bat pour un accès facilité à l’emploi titulaire.

« pour bénéficier d’un CDD ou d’un CDI dans la fonction publique, je dois passer un concours »

FAUX ! Le principe du recrutement dans la Fonction publique est le recrutement par concours, qui ouvre à la titularisation en qualité de fonctionnaire. Toutefois, à titre exceptionnel, il est possible d’être recruté par contrat, ce qui évite donc le passage d’un concours à l’agent recruté. En revanche, ainsi recruté, il n’a pas vocation à devenir fonctionnaire.

« j’ai le même salaire que mes collègues fonctionnaires »

FAUX ! Si les fonctionnaires bénéficient d’un traitement, calculé en fonction d’un indice déterminé par une grille nationale, il n’en est pas toujours de même pour les contractuels qui peuvent parfois négocier le montant de leur rémunération. À travail égal, salaire égal n’est donc pas totalement applicable à la situation des contractuels. La CFDT veille surtout à ce que les contractuels ne soient pas sous-payés, car c’est parfois la tentation des employeurs.

« un CDD de plus de 18 mois, c’est illégal »

VRAI et FAUX ! Pour ce qui est de la durée d’un CDD, celle-ci ne peut, en principe, excéder 3 ans. En revanche, la durée totale du contrat, et des renouvellements éventuels, dépend du motif pour lequel on est recruté : remplacement temporaire, poste vacant à pourvoir, emploi saisonnier, etc.
Pour connaître ses droits, le mieux est de contacter la CFDT la plus proche de vous !

« après avoir signé 3 CDD, l’administration doit me proposer un CDI »

FAUX ! C’est seulement au bout de 6 ans, sur des fonctions relevant d’une même catégorie hiérarchique, qu’un CDD doit obligatoirement être transformé en CDI. La CFDT revendique que cette durée soit raccourcie. En CDD pendant 6 ans, c’est inacceptable.

« à la fin de mon contrat, j’ai droit à une prime de précarité »

VRAI et FAUX ! L’indemnité de fin de contrat est due pour certains contrats d’une durée inférieure ou égale à 1 an, en fonction de la nature de ces derniers et du niveau de rémunération, s’ils arrivent à leur terme, et s’il n’est pas proposé de CDI à l’agent.

« je ne suis pas concerné par le conseil de discipline »

FAUX ! Les sanctions disciplinaires du contractuel relèvent de la compétence de l’autorité de nomination, après avis consultatif des commissions consultatives paritaires, qui se réunissent en conseil de discipline pour l’examen des propositions de sanction autres que l’avertissement et le blâme.

« j’ai le droit de me syndiquer »

VRAI ! Comme tout agent, un contractuel peut se syndiquer auprès de l’organisation syndicale de son choix, notamment la CFDT. Il a même droit de se faire assister par un représentant syndical, par exemple, en cas de procédure disciplinaire.

« un index de l’égalité professionnelle existe dans la fonction publique, comme dans le privé »

FAUX ! Promulguée le 5 septembre 2018, la loi pour la liberté de choisir son avenir professionnel a mis en place un outil d’évaluation dans les entreprises privées de plus de 50 salariés : elle introduit une obligation de résultats, et non plus seulement une évaluation des moyens. La CFDT revendique que cet index soit étendu dans les trois versants de la fonction publique.

« je perds toute mon ancienneté si je deviens titulaire »

FAUX ! À l’occasion de sa titularisation, le contractuel a droit à la reprise partielle de son ancienneté, que les fonctions aient été exercées dans le public ou dans le privé, sans que le cumul de ces deux types d’activités soit possible. La CFDT revendique d’ailleurs une amélioration de ses reprises d’ancienneté.

« je peux passer les concours internes »

VRAI ! Le contractuel a tout à fait le droit de passer les concours internes, sous réserve du respect des conditions d’accès du règlement du concours, et, notamment, les conditions d’ancienneté de service public requises.

« les offres d’emploi doivent être publiées »

VRAI ! La loi oblige effectivement tous les employeurs publics à publier les créations et vacances d’emplois sur un espace numérique commun aux 3 versants de la Fonction publique. Il s’agit de la plate-forme « Place de l’emploi public », accessible à l’adresse Internet suivante : place-emploi-public.gouv.fr.

« être en CDI, ou titulaire, ça revient au même »

FAUX ! Les contractuels sont régis par les stipulations de leur contrat, alors que les fonctionnaires sont régis par les dispositions statutaires qui leur offrent, par exemple, la voie de la promotion interne, un avancement d’échelon régulier, et surtout des possibilités de mobilité. À ce titre, seuls les fonctionnaires bénéficient d’une véritable carrière.

« je peux bénéficier d’un temps partiel pour élever mon enfant »

VRAI MAIS SOUS CONDITION ! Le contractuel qui est employé depuis plus d’1 an à temps complet ou en équivalent temps plein, peut bénéficier d’un temps partiel, de plein droit, à l’occasion de chaque naissance jusqu’au 3e anniversaire de l’enfant ou de chaque adoption jusqu’à l’expiration d’un délai de 3 ans à compter de l’arrivée au foyer de l’enfant adopté.

« je peux bénéficier d’un compte personnel de formation »

VRAI ! Comme tout salarié, le contractuel peut bénéficier d’un compte personnel de formation. Ce dernier est en effet universel, et permet, notamment, de faire valoir les droits acquis en la matière, auprès de n’importe quel employeur public ou privé. L’agent peut consulter les droits qui y sont inscrits, sur un service en ligne gratuit, à l’adresse Internet suivante : moncompteactivite.gouv.fr, en activant directement son compte en ligne.

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D’après l’article initialement publié par L’UFFA-CFDT
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vendredi 16 septembre 2022

Élections 2022 : Comprendre les nouvelles instances consultatives (CAP, CCP, CSA)

Source cfdt-ufetam
Publié le 31 août 2022

La Fonction Publique a mis à disposition des infographies pour mieux comprendre les instances consultatives : CAP, CCP, comités sociaux (CSA), qui seront en place suite aux élections professionnelles de décembre 2022.
Lors de ce scrutin, les agents du pôle ministériel procéderont à la désignation de leurs représentants aux premiers comités sociaux d’administration (CSA) et au renouvellement des commissions administratives paritaires (CAP)commissions consultatives paritaires (CCP)commissions consultatives paritaires des ouvriers des parcs et ateliers et commissions d’avancement des ouvriers de l’État.

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Qui vote le 8 décembre 2022 ?

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Tout comprendre de la commission administrative paritaire (CAP)

 

Voir aussi notre fiche pratique CFDT : Commission Administrative Paritaire (CAP)

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Tout comprendre de la commission consultative paritaire (CCP)

 

Voir aussi notre fiche pratique CFDT : Commission Consultative Paritaire (CCP)

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Tout comprendre du comité social d’administration (CSA)

 

Voir aussi notre fiche pratique CFDT : Comité Social d’Administration (CSA)

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Pour mémoire :

Revoir l’instruction (21-07-22) relative à l’organisation des élections professionnelles de décembre 2022

    mardi 13 septembre 2022

    “Si le gouvernement n’entre pas dans une logique de dialogue, il doit se préparer à une forte conflictualité”



    Pouvoir d’achat en berne, crise énergétique, tension politique, etc. : dans ce climat anxiogène, le secrétaire général de la CFDT appelle au dialogue pour co-construire des réponses adaptées aux attentes des travailleurs.


    Par Jérôme Citron et Guillaume Lefèvre— Publié le 13/09/2022 à 14h00


    © Julien Jaulin/Hans Lucas




    La « rentrée » est très tendue. Comment l’aborde la CFDT ?
    La situation est très compliquée. Elle est marquée par une forte inquiétude autour de la question du pouvoir d’achat. À l’inflation s’ajoutent les incertitudes autour du prix de l’énergie à l’approche de l’hiver. Les aides ponctuelles comme le chèque énergie sont utiles mais ne suffisent pas. La réponse à l’inflation ne doit pas simplement être une aide au pouvoir d’achat, il faut agir sur les salaires.

    Le patronat semble frileux…

    Dans les entreprises, les conflits autour des salaires se multiplient. Des journées de mobilisation sont organisées dans l’agroalimentaire, les transports urbains ou encore la santé. Lorsque les salariés ont une revendication juste qui ne trouve pas de réponse, la logique conflictuelle s’impose. Nous accompagnons les équipes dans leurs revendications salariales parce qu’elles sont justes. C’est aussi dans l’intérêt des entreprises d’augmenter les salaires. Le rapport de force est en train de s’inverser. Si elles veulent garder leurs travailleurs, les entreprises vont devoir augmenter les salaires et s’interroger sur les conditions et l’organisation du travail. Le problème de fond que révèle cette situation, c’est la répartition de la richesse.

    La taxation des superprofits est-elle une réponse ?

    “Malgré les aides publiques qu’elles reçoivent, les entreprises ne jouent pas le jeu de la redistribution. À un moment, elles doivent participer à l’effort collectif ou rendre l’argent.”

    Nous sommes pour taxer les superprofits et nous ne ferons pas l’économie d’une contribution exceptionnelle des très hauts revenus afin de financer les efforts de solidarité dans les prochains mois. Mais il faut aussi un meilleur partage de la richesse au sein des entreprises. Sur 171 branches professionnelles, 143 ont des minima qui commencent en dessous du Smic ! Une répartition plus équitable des bénéfices entre le capital et le travail est nécessaire. Nous demandons la généralisation de la participation à tous les travailleurs et dans toutes les entreprises. Nous voulons pouvoir aboutir sur ce sujet par le dialogue social, mais si les employeurs refusent, nous demanderons au gouvernement de prendre ses responsabilités. Malgré les aides publiques qu’elles reçoivent, les entreprises ne jouent pas le jeu de la redistribution. À un moment, elles doivent participer à l’effort collectif ou rendre l’argent. Participer à l’effort de solidarité et redistribuer la richesse, ce n’est pas démagogique comme proposition. Ce qui est démagogique, en revanche, c’est de dire qu’il faut une hausse généralisée de 10 % des salaires, et ce, quelle que soit la situation de l’entreprise.

    Que penser des appels à une journée d’action nationale qui se multiplient ces dernières semaines ?

    Je vois deux problèmes avec ce type de mouvement. Le premier, c’est de laisser croire que l’on peut obtenir des augmentations de salaires généralisées dans tous les secteurs avec une manifestation interprofessionnelle. C’est faux, ça ne marche pas. Sur les salaires comme sur d’autres sujets, nous agissons dans les branches et les entreprises. C’est là que nous obtenons des résultats – dans la joaillerie, par exemple, ou encore dans les chambres d’agriculture, où le point d’indice était gelé depuis neuf ans. La CFDT est combative sur le terrain, et nous avons des propositions radicales. Nous n’avons pas besoin de défiler dans la rue pour le prouver.
    Par ailleurs, on ne se laissera pas embarquer dans des manifestations qui n’auraient qu’un objectif politique. Certains rêvent d’une convergence des luttes. Nous ne tomberons pas dans le panneau. Notre boulot de syndicalistes n’est pas de renverser le gouvernement, c’est de défendre les travailleurs. Il n’est pas question de coller aux initiatives que pourraient lancer les uns et les autres. Néanmoins, cela ne nous empêche pas d’échanger avec les autres organisations syndicales. Une intersyndicale a d’ailleurs eu lieu à la Confédération le 5 septembre dernier, et a émis un communiqué.

    Le malaise est aussi palpable dans la fonction publique…

    Nous avons obtenu la hausse de la valeur du point d’indice en juillet – une mesure inédite depuis plus de dix ans – mais ce n’est pas suffisant pour répondre au mal-être des agents. Il y a un problème de rémunération mais aussi de conditions de travail. Une militante des douanes me disait que l’État employeur refusait d’acheter des gilets pare-balles adaptés pour les femmes. C’est aberrant et, malheureusement, révélateur du manque de reconnaissance de l’État envers ses agents. C’est aussi vrai à l’hôpital, dans la justice ou encore au sein de l’Éducation nationale. On en voit les conséquences aujourd’hui avec les difficultés de recrutement.

    Ces tensions s’inscrivent dans un contexte global de crise énergétique et écologique.

    “La crise énergétique est un révélateur de ce que nous aurions dû faire depuis bien longtemps déjà.”

    La crise énergétique est liée à la situation en Ukraine. Elle nous oblige à aller vers plus de sobriété. Cette crise est un révélateur de ce que nous aurions dû faire depuis bien longtemps déjà. Pour la CFDT, la sobriété n’est pas un gros mot. La sobriété, c’est faire attention à notre environnement, c’est réfléchir à notre impact sur le réchauffement climatique. Il faut voir cette période comme une opportunité qui va participer à révolutionner les usages, à repenser nos modes de consommation, de production ou de déplacements. Nous n’avons plus le choix.

    Comment juges-tu la réponse du gouvernement à cette crise énergétique ?

    Je suis président de la Confédération européenne des syndicats. Je vois ce qui se passe ailleurs en Europe. Les aides qui ont été décidées pour protéger les Français sont conséquentes. La CFDT regrette seulement qu’elles n’aient pas été davantage ciblées en direction des foyers en difficulté. La ristourne sur l’essence constitue un cas d’école. Ce n’est pas la même chose d’aider un salarié qui utilise sa voiture pour aller travailler et d’aider une personne qui rejoint sa résidence secondaire.
    C’est pour cela qu’à l’approche de l’hiver, nous demandons la mise en place d’un mécanisme de prix bas de l’énergie jusqu’à un certain niveau de consommation, en fonction de la composition du foyer, et qu’au-delà un prix plus proche du coup réel du marché s’applique. Ce que l’on propose, c’est un modèle qui incite à la sobriété énergétique – elle est absolument nécessaire – mais qui n’oblige personne à se priver de chauffage pour faire des économies. Une hausse de 200 ou 300 euros risque de mettre beaucoup de gens en galère. Il faut être très vigilant. On voit bien que les voyants sont au rouge pour beaucoup de travailleurs, et de nombreux ménages risquent de sombrer dans la précarité. Je rappelle que la France compte déjà 10 millions de personnes en situation de pauvreté. Il est donc indispensable d’investir et d’accompagner ces transitions.

    Mais comment financer cette transition ?

    “Nous demandons la prise en charge à 100 % du chômage partiel pour les salariés des entreprises qui sont contraintes de fermer temporairement ou de réduire leurs activités.”

    On revient sur les sujets de fond que sont le partage des richesses et la contribution des uns et des autres afin de faire face au financement des défis qui sont devant nous. Nous devons d’abord demander un effort à ceux qui peuvent se le permettre. Il n’est pas illogique que ceux qui bénéficient de la période pour gagner beaucoup d’argent contribuent davantage. Il y a de gros investissements à faire, parce que cela va impacter les filières industrielles et bouleverser les emplois. C’est indispensable. On le voit déjà clairement. La crise énergétique impacte les salariés et les entreprises. C’est pourquoi nous demandons la prise en charge à 100 % du chômage partiel pour les salariés des entreprises qui, à l’instar de Duralex, sont contraintes de fermer temporairement ou de réduire leurs activités. Les travailleurs ne sont pas responsables de cette situation.
    Il faut des investissements massifs, notamment dans la production d’énergie renouvelable. Je prends l’exemple du champ éolien au large de Saint-Nazaire. Cela représente 25 % de la consommation d’énergie en une année du département de la Loire-Atlantique. Il faut aller plus loin. Il faudra également de grands investissements en ce qui concerne les mobilités. Ça me fait mal au ventre quand j’entends la SNCF dire qu’elle va supprimer des trains peu fréquentés pour faire preuve de sobriété. C’est dingue parce que cela risque d’enclaver encore plus des territoires et des citoyens qui se sentent déjà abandonnés. On l’a vu avec les gilets jaunes. Enfin, cela passe aussi par la rénovation thermique des logements.

    Peut-on dire que la CFDT est un syndicat écologiste ?

    Oui, je le crois. C’est un syndicat qui considère que l’écologie est un sujet essentiel. Je suis devenu syndicaliste parce que j’estimais que le social n’était pas un sous-produit de l’économie. Aujourd’hui, je considère que l’écologie n’est pas un sous-produit de l’économie et le social n’est pas un sous-produit de l’écologie. La prise en compte de l’environnement et du réchauffement climatique correspond clairement à des préoccupations syndicales. Nous avons des propositions sur le sujet, à l’échelle nationale, dans les branches et les entreprises, sur les organisations du travail pour que celles-ci soient moins énergivores, par exemple. La transition écologique est inéluctable. Elle doit se faire dans un cadre démocratique et négocié, au plus près des réalités, et en y associant les acteurs concernés, que ce soit dans les territoires ou les entreprises.

    Quelle est la teneur des débats au sein du syndicalisme européen sur cette question de la transition ?

    1. Le mécanisme européen qui finance en partie le chômage partiel.

    Il y a une position majoritaire sur le fait de soutenir le Green Deal au niveau européen, de faire en sorte qu’il y ait des moyens pour soutenir la transition écologique. La position de la Confédération européenne des syndicats est qu’il faut durablement installer un dispositif de type SURE1, que l’on a connu pendant la crise Covid. L’idée est de dégager des financements afin d’accompagner les travailleurs dont l’activité serait restructurée pour répondre à la transition écologique. On pousse là-dessus en ce moment, et certaines personnes à la Commission européenne soutiennent cette revendication. Cette même idée s’applique d’ailleurs aussi aux travailleurs confrontés aux conséquences de la guerre en Ukraine.
    Pour autant, il y a aussi de fortes réticences exprimées par les travailleurs. Certaines organisations sont plus rétives, notamment en Pologne et plus généralement dans les pays de l’Est. On peut le comprendre vu la situation sociale dans certains de ces pays. La CES aura un congrès en mai 2023 qui sera un moment important permettant de redéfinir et réaffirmer les priorités du syndicalisme européen.

    Retour en France, où la crise écologique se double d’une crise politique. Le gouvernement n’a pas de majorité absolue et doit composer avec un Rassemblement national qui a fait une entrée fracassante au Parlement. Comment se positionne la CFDT dans ce nouveau paysage ? Comment peser ?

    “Si personne ne souhaite dialoguer et avancer, il y a un risque énorme pour la démocratie.”

    La CFDT continue de considérer que le RN n’est pas un parti comme les autres. On va rester à distance. Dans certaines régions, il va falloir accompagner nos organisations car le RN est devenu une véritable force. Cependant, nous allons continuer de travailler avec tous les autres groupes politiques. Ce que je crains dans la période, c’est un sentiment d’irresponsabilité généralisé, un renvoi de balles en permanence entre les partis politiques qui empêcheraient de faire face aux défis auxquels nous sommes confrontés. Cela explique en partie notre participation au Conseil national de la refondation (CNR). Si personne ne souhaite dialoguer et avancer, il y a un risque énorme pour la démocratie.

    Le CNR peut-il offrir une réponse à cette crise politique ?

    La CFDT a participé à la première séance du CNR, le 8 septembre dernier. Nous avons été exigeants sur la méthode afin que le gouvernement écoute davantage la société civile et que nous construisions ensemble des réponses concrètes aux enjeux de la transition écologique, de l’éducation, de la santé, de l’emploi et de la dépendance.
    Nous avons été clairs sur nos exigences. Nous sommes une organisation syndicale. Notre rôle, c’est de travailler avec l’interlocuteur légitime qui est en face, qu’il soit un patron ou un politique. Et, aujourd’hui, le gouvernement est légitime. C’est une folie démocratique de considérer qu’il n’y a pas quelqu’un qui a gagné l’élection présidentielle et qu’il n’y a pas un groupe plus important que les autres au Parlement. Dans les entreprises, ce que les travailleurs nous demandent, c’est d’aller discuter avec le patron pour trouver des solutions aux problèmes qu’ils connaissent. À l’échelle nationale, c’est pareil. Pour résumer, si le gouvernement n’adopte pas une logique de dialogue, il devra se préparer à une forte conflictualité dans les semaines et les mois à venir.

    En parlant de conflictualité, abordons les sujets qui fâchent dans la période : l’assurance chômage et les retraites…

    “Imaginer que la réduction des indemnités des allocataires résoudrait les problèmes d’emploi est dingue.”

    Sur l’assurance chômage, la position du gouvernement est l’illustration que le dogmatisme et l’idéologie sont contraires à l’efficacité. Imaginer que la réduction des indemnités des allocataires résoudrait les problèmes d’emploi est dingue. Plus de la moitié des personnes au chômage ne sont pas indemnisées. Même les services du ministère du Travail reconnaissent que le problème du chômage repose en premier lieu sur un manque de formation des personnes en recherche d’emploi, mais aussi sur le manque d’attractivité des métiers en tension. Le montant de l’allocation n’entre pas dans l’équation. Que le gouvernement s’entête dans cette voie parce que la mesure se révèle populaire est le propre de toute politique populiste. Nous sommes en désaccord profond.

    Et sur les retraites ?

    Si le gouvernement sort une mesure dans le prochain PLFSS [projet de loi de financement de la Sécurité sociale] sur l’âge de départ ou la durée de cotisation, on cesse toute discussion et on descend dans la rue avec l’ensemble des organisations syndicales. C’est une ligne rouge, c’est clair et net, il n’y a pas de voie de passage. Mais attention, cela ne sera pas une partie de plaisir. Faire reculer le gouvernement, qui compte utiliser le vote bloqué pour adopter le PLFSS, ne sera pas facile. Il faudra dans ce cas du monde dans la rue…
    Un tel passage en force aurait par ailleurs des conséquences graves. Au-delà de la montée des tensions sociales et du ralentissement de l’économie que provoqueraient les grèves et les manifestations, se posent aussi la question démocratique et le risque de voir le RN rafler la mise en cas de dissolution de l’Assemblée.
    Le gouvernement doit comprendre que l’on peut aborder la question des retraites mais en partant du travail, en s’attaquant à la pénibilité, à l’intensification, à la fin de carrière, à l’aménagement des temps de vie, etc. Le système de retraites peut être réformé pour répondre à ces enjeux, pas pour financer des pans entiers de la protection sociale, comme semble le laisser entendre la majorité. C’est pourquoi la CFDT pousse pour l’organisation d’Assises du travail. Quand on parle de retraite, on parle de travail.

    Il y a des choses à gagner sur le travail ?

    Oui, je pense qu’il y a beaucoup de choses à gagner sur le travail, à condition que l’on soit capable de poser un diagnostic assez fin sur ce qui est en train de se passer. Il y a un rapport au travail qui bouge, il y a une quête de sens nouvelle, un développement du télétravail qui bouleverse nos repères… On ne mesure pas encore assez tous ces changements. Pour autant, on voit bien qu’il y a des espaces nouveaux à investir, des expérimentations à mettre en place à l’échelle nationale comme à l’échelon local. Il y a des choses à inventer, à imaginer pour améliorer la qualité de vie au travail. Cela ne passe pas forcément par une loi mais il faut que nous parvenions à faire de l’organisation du travail un sujet de dialogue social.

    Parlons enfin de sujets liés à l’interne de la CFDT. Un congrès s’est tenu à Lyon avant l’été. Quelles en sont les principaux enseignements ?

    “Nous devons nous renforcer, et cela passe en premier lieu par un nouvel élan en matière de développement.”

    Le 50e congrès nous a permis de montrer une organisation unie, une organisation qui débat de façon apaisée et qui sait trancher. C’est une bonne nouvelle. La CFDT est en forme, nous avons une feuille de route claire. Maintenant, il faut la mettre en œuvre. Je souhaite que nous ne soyons pas que dans la gestion de l’actualité, que nous avancions aussi sur nos priorités, que ce soit sur la question du travail, la lutte contre les discriminations, le compte épargne-temps universel…
    Mais on ne réussira à imposer nos idées que si nous avançons sur notre organisation interne. Nous devons nous renforcer, et cela passe en premier lieu par un nouvel élan en matière de développement. Je suis persuadé que de nombreux salariés n’attendent que de nous rejoindre. Il faut aller à leur rencontre, leur proposer d’adhérer. Cela doit être notre priorité. Quand je dis « nous », c’est évidemment l’ensemble des structures et des militants de la CFDT.

    Un mot sur le Pacte du pouvoir de vivre. Quel avenir pour cette alliance, qui commence à vraiment s’imposer à l’intérieur de la CFDT mais aussi en dehors ?

    L’actualité nous montre que nous avons eu raison de lancer ce collectif, qui reflète la diversité de la société civile. Avec le Pacte, nous avons pesé davantage lors de la première réunion du CNR, c’est une évidence. La priorité aujourd’hui est de renforcer la quarantaine de groupes locaux pour mener des actions au plus près du terrain. L’idée est de voir plus loin que la simple revendication et d’aller vers des actions concrètes.

    Le 8 décembre, l’actualité sociale sera marquée par les élections dans la fonction publique. Comment convaincre de voter CFDT ?

    Il faut valoriser ce que nous avons obtenu, que ce soit au moment du Ségur de la santé, sur le régime indemnitaire ou sur la complémentaire santé. Pendant quatre ans, nous nous sommes battus. La CFDT a fait la démonstration de l’utilité de son syndicalisme, un syndicalisme de dialogue et de proposition, loin des jeux de posture. Les agents ont besoin de la CFDT pour faire évoluer leur situation. Enfin, nous allons repartir au contact des agents. Une campagne se gagne sur le terrain. La CFDT leur donne un premier rendez-vous du 27 au 29 septembre, à l’occasion de la troisième opération « Réponses à emporter » !