Même si tous les employeurs ont l’obligation de tenir à jour un document unique d’évaluation des risques professionnels (Duerp), qui tient compte du genre des salariés, bien peu le font.
Par Claire Nillus—
Publié le 02/02/2024 à 15h20
© REA
L’évaluation des risques professionnels relève de la responsabilité de
l’employeur. Elle s’inscrit dans le cadre de son obligation d’assurer la
sécurité et de protéger la santé des salariés. Pour cela, il doit remplir un
outil spécifique, le document unique d’évaluation des risques professionnels
(Duerp). Obligatoire dans toutes les entreprises, quel que soit le nombre de
salariés, dans le secteur privé comme dans le public, ce document doit
permettre d’appréhender de façon très précise les risques liés à une activité
afin de mettre en place les mesures pour les éliminer ou les réduire. Les
employeurs doivent l’actualiser une fois par an et à la suite de tout événement
impactant les conditions de travail (restructuration d’un service,
déménagement, etc.).
“C’est un bel outil ; malheureusement,
l’identification genrée n’est jamais faite”
Véronique Aubry,
consultante santé et conditions de travail chez Sextant Expertise.
À PROPOS DE L'AUTEUR
Journaliste
La prise en compte du genre dans ce
document est obligatoire depuis la loi du 4 août 2014 pour l’égalité réelle
entre les femmes et les hommes. À ce titre, doivent être mentionnées, face à
chaque danger identifié, une évaluation propre aux femmes et une évaluation
propre aux hommes (article L4121-3 du code du travail).
« C’est un bel outil ; malheureusement,
l’identification genrée n’est jamais faite, constate Véronique Aubry, consultante santé et conditions de travail chez
Sextant Expertise. C’est le cas pour le télétravail, qui ne représente
pas le même risque pour les femmes, surtout avec des enfants en bas âge à la
maison… De même, pour les risques chimiques et le port de charges qui devraient
être interdits aux femmes enceintes, comme le travail de nuit, les vibrations,
les rayonnements ionisants… »