lundi 27 juin 2022

“Parlons engagement” dévoile ses résultats

 



Véritable respiration tant sur le fond que sur la forme, la présentation des résultats de l’enquête “Parlons engagement” permet de se projeter vers la CFDT de 2030.

Par Nicolas Ballot— Publié le 21/06/2022 à 10h55


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© Vincent Jarousseau

« Dessiner la CFDT de dans dix ans ». Tel est l’objectif, réaffirmé par le secrétaire national Yvan Ricordeau, de la grande enquête sur l’engagement lancée en janvier 2022 par la CFDT, ouverte à tous puisque non limitée aux syndicalistes, dont certains résultats peuvent bousculer « nos certitudes et habitudes ». Cécile Guillaume, sociologue et maître de conférences à l’université de Surrey (Guildford), au Royaume-Uni, qui a supervisé l’enquête et participé activement à l’analyse des résultats du questionnaire, pointe avant tout son succès avec quelque 30 000 répondants – dont 21 % ne sont pas syndiqués. Autre point de satisfaction, 74 % des répondants (et même 88 % parmi les élus et mandatés CFDT) considèrent l’engament comme « une richesse et une belle expérience ». Oui, les militants « [se trouvent] bien à la CFDT », mais pas seulement. « L’engagement est vu comme l’une des réponses à la fatigue démocratique actuelle », précise Marylise Léon, la secrétaire générale adjointe de la CFDT.

L’importance de la proposition d’adhésion

À propos de l’engagement syndical à proprement parler, l’enquête montre que 43 % des non-syndiqués et 33 % des moins de 35 ans pourraient adhérer à un syndicat si on le leur proposait. De même, 37 % des répondants se sont syndiqués à la suite de la proposition d’un collègue. « Cette enquête rappelle qu’il ne suffit pas d’avoir des valeurs pour se syndiquer, insiste Cécile Guillaume ; encore faut-il que l’on vous propose d’adhérer ! » Il n’en reste pas moins que 36 % des syndiqués à la CFDT disent avoir été victimes d’une discrimination au sein de l’organisation. D’où l’absolue nécessité, selon Yvan Ricordeau, d’« accorder plus de bienveillance dans le syndicalisme et au sein de notre organisation : la CFDT évolue avec son temps » – et certains propos ou attitudes ne sont plus acceptables.

Et dans dix ans ?

Alors que 63 % des syndiqués pensent que les syndicats seront morts dans dix ans s’ils n’évoluent pas, 74 % des répondants veulent que les syndicats s’occupent plus des questions de société. En ce qui concerne la participation, 69 % évoquent des consultations régulières pour faciliter la participation des adhérents et 31 % voient les outils du numérique comme un moyen d’y parvenir.

Selon Marylise Léon, les résultats de « Parlons engagement » permettent à la CFDT de « se projeter collectivement vers le syndicalisme de demain ». S’il est en effet nécessaire d’évoluer afin que la CFDT soit « plus ouverte à tous », l’enquête montre que « l’action au service de travailleurs n’est pas une idée du passé ! ».